Le président américain Donald Trump s'exprime devant la presse lors d'un événement dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 3 décembre 2025 ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )
Donald Trump a assuré mercredi que Vladimir Poutine voulait "mettre fin à la guerre" en Ukraine, après une "très bonne rencontre" selon lui entre son émissaire Steve Witkoff et le président russe à Moscou, mais n'a pas fourni de précisions sur la suite des négociations.
Poutine "voudrait mettre fin à la guerre", a déclaré le président américain, avant de préciser que c'était là "l'impression" qu'avaient eue Steve Witkoff et Jared Kushner, gendre de Donald Trump, qui accompagnait l'émissaire pour cette rencontre de plus de cinq heures au Kremlin mardi.
"Nous verrons si cela va se produire", a-t-il ajouté devant la presse à la Maison Blanche, à propos d'un accord pour mettre un terme au conflit, après que Washington a présenté un plan il y a deux semaines, retravaillé depuis lors de consultations avec les Ukrainiens.
"Ce qui ressortira de cette rencontre? Je ne peux pas vous le dire", a dit le président américain, soulignant le besoin d'une volonté de dialogue de la part des deux parties.
Washington cherche à faire adopter un plan pour mettre fin à la guerre déclenchée par l'invasion à grande échelle de l'Ukraine en février 2022. Mais la recherche d'un compromis est très difficile, alors que sur le front l'armée russe continue d'avancer lentement malgré des pertes considérables.
- "Empêtrées" -
Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, avait estimé plus tôt que les récents "succès" de l'armée russe avaient "influencé le déroulement" des pourparlers russo-américains de mardi.
Lundi, Moscou a revendiqué la prise de la ville de Pokrovsk dans l'est de l'Ukraine, un carrefour clef pour Kiev. Les observateurs militaires du projet DeepState, proches des forces ukrainiennes, confirment qu'une grande partie de la ville est sous contrôle russe, mais pas son entièreté.
Sur cette photo distribuée par l'agence publique russe Spoutnik, le président russe Vladimir Poutine et le conseiller diplomatique du Kremlin Iouri Ouchakov lors d'une rencontre avec l'émissaire américain Steve Witkoff, le 2 décembre 2025 à Moscou ( POOL / Alexander KAZAKOV )
L'unité ukrainienne qui défend ce secteur a affirmé mercredi que les forces russes étaient "empêtrées" dans des combats urbains et diffusaient de "la désinformation" sur "la prétendue prise de Pokrovsk".
A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'Otan se sont réunis mercredi, et plusieurs pays, dont la Norvège, la Pologne et l'Allemagne, ont annoncé qu'ils allaient acquérir pour environ un milliard d'euros d'armes américaines au profit de l'Ukraine.
"Les pourparlers de paix sont en cours, c'est une bonne chose", a déclaré le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, ajoutant que l'Alliance devait faire en sorte que "l'Ukraine soit dans la position la plus forte possible pour continuer le combat".
"Les négociations doivent s'accompagner de pression sur la Russie", a redit mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse à Dublin, le 2 décembre 2025 ( AFP / Paul Faith )
Le négociateur ukrainien, Roustem Oumerov, qui était mercredi à Bruxelles, doit entamer "les préparatifs" d'une réunion aux Etats-Unis avec les émissaires de Donald Trump, selon Kiev.
- "Position de force" -
Cette intense activité diplomatique n'a pas permis pour l'heure de parvenir à un accord, en particulier sur la question sensible des territoires: Moscou veut notamment que Kiev lui cède entièrement la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, qui est toujours l'épicentre des combats.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a affirmé mercredi que Moscou était prêt à rencontrer "autant que nécessaire" des responsables américains pour trouver une issue à la guerre.
Quelques heures avant sa rencontre avec les émissaires américains, Vladimir Poutine avait menacé les Européens, les accusant de chercher à "empêcher" les efforts de Washington pour arrêter le conflit.
"Nous n'avons pas l'intention de faire la guerre à l'Europe, mais si l'Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant", avait-il lancé.
"Voilà encore des inepties du Kremlin, venant d'un président qui ne prend pas la paix au sérieux", a réagi mercredi le porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pour sa part présenté mercredi à Bruxelles le plan de l'UE pour financer l'Ukraine sur deux ans et la "mettre en position de force" dans les négociations avec Moscou.

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